Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

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Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Comment Colin Powell a piégé Ali Benflis en 2004 source Kabyles.net

Publié par The Algerian Speaker sur 12 Février 2014, 13:35pm

Catégories : #Charika Gadra (hacha enaâma)

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Le général Colin Powell aurait pu être le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Sa brillante carrière militaire et politique lui donnait toutes les chances d’accéder au plus haut sommet de l’establishment américain. Mais il a disparu de la scène politique depuis 2004. Sa visite en Algérie en décembre 2003, qui a cautionné le 2e mandat de Bouteflika, a peut-être joué un rôle dans sa mise à la retraite.

Une carrière de légende

Né en1937 à Harlem (New York), dans une famille d’immigrants jamaïcains, Colin Luther Powell, élevé dans le Bronx, aurait pu être un simple délinquant. Sorti des bas-fonds new-yorkais il s’est construit une vie de légende.

Sous-lieutenant en 1958, à 21 ans, il grimpa tous les échelons de la hiérarchie militaire pour devenir Général de division en 1983, Général de corps d’armée en 1986, puis Général d’armée en 1989, à 52 ans, sans être passé par West Point ou l’Académie navale d’Annapolis. Son uniforme est bardé de décorations militaires et distinctions étrangères.

Une doctrine militaire porte même son nom, la doctrine Powell, dans laquelle il définit des règles d’un engagement des États-Unis dans un conflit militaire.
Vétéran du Vietnam, Colin Powell est le premier afro-américain à accéder aux postes stratégiques :
1987-1989 : 16e Conseiller à la sécurité nationale et président du Conseil National de Sécurité avec le président Ronald Reagan.
1989-1993 : 12e Chef d’État-major des armées avec Georges H. W. Bush père et Bill Clinton. Il dirigea la 1ere guerre du Golfe (1990-91).
2001-2004 : 65e Secrétaire d’État avec Georges W. Bush fils.

En 1996, il fut même pressenti comme candidat républicain à la présidence des États-Unis.

Le 12 novembre 2004, il présente sa démission à Georges Bush : « Comme nous en avions discuté ces derniers mois, je crois, … que le temps est venu pour moi de démissionner de mon poste de secrétaire d’Etat et de retourner dans le privé. »

Une visite mystérieuse à Alger

En décembre 2003, au moment où le pouvoir algérien était le théâtre d’une rude bataille pour ou contre le 2e mandat de Bouteflika, l’ambassade américaine à Alger annonce que « Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell effectuera une visite de travail en Algérie, les 2 et 3 décembre prochains, dans le cadre d’une tournée dans le Maghreb qui le mènera également en Tunisie et au Maroc ».
Cette tournée routinière maghrébine a été effectuée au pas de course. Après une demi-journée à Tunis et une nuit à Marrakech, Colin Powell passe uniquement quelques heures à Alger le 3 décembre. Ce débarquement accéléré était surprenant et énigmatique. La tournée maghrébine n’était qu’un prétexte aux réelles motivations de Powell.
La suite des événements ne tarda pas à expliquer les véritables raisons de ce passage éclair de Colin Powell. Quelques jours plus tard, le 30 décembre 2003, la justice invalidait le 8e congrès du FLN, et gelait « toutes ses activités ». Ali Benflis a été brutalement dépossédé du puisant appareil partisan dont il a avait été élu Secrétaire Général en mars. Les généraux Mohamed Lamari, chef d’état-major et Mohamed Mediene, chef du DRS, qui soutenaient Benflis, venaient de lâcher Benflis pour laisser Bouteflika et son clan jouir du 2e mandat. Les hauts fonctionnaires et toutes les clientèles du régime ont vite compris le message.

Les questions pertinentes qui se posent sont : au nom de qui agissait Colin Powell ? Au nom des Etats-Unis ou en son nom propre ? Pour les intérêts américains ou pour ses intérêts personnels ? Comment le clan d’Oujda a-t-il pu négocier cette intervention du Secrétaire d’Etat américain ? Par le biais d’un cabinet de lobbying ? Ou par l’intermédiaire d’un puissant Emir du Golfe ? Combien a coûté cette intervention ?

La mise au placard ou la « retraite dorée » de Colin Powell depuis fin 2004 donne en elle-même une partie des réponses à ces questions.

Pour le malheur d’Ali Benflis et son principal soutien dans le système, le général Mediene, l’histoire va-t-elle se répéter ?

Le nouveau secrétaire d’État américain John Kerry devait effectuer, les 10 et 11 novembre 2013, une visite à Alger qui a été annulée in-extrémis le 8 novembre par le président Barack Obama, qui a ordonné à Kerry « de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien ».

Obama a-t-il été informé du grave précédent créé par la visite de Powell dix ans plus tôt ? Le président américain a-t-il pris conscience de l’incongruité d’une telle visite en pleine bataille pré-électorale où Ali Benflis revient à la charge pour contrer un indécent 4e mandat de Bouteflika ?

Mais les « puissances de l’argent » ne baissent pas les bras et font monter les enchères pour « payer le prix » d’une visite providentielle pour le clan des Bouteflika. Un certain Smail Chikhoun, « Président du Conseil d’affaires algéro-américain », vient d’annoncer le 6 février à la radio chaîne 3 que « la visite très attendue du secrétaire d’État américain, John Kerry, est annoncée pour la fin du mois en cours ».

Il s’agit à n’en pas douter d’un nouvel « appel d’offres » lancé au Secrétaire d’État américain. Smail Chikhoun parle clairement le langage du business : « on enregistre un vif intérêt et un redéploiement des compagnies américaines dans toute la région du Maghreb, principalement l’Algérie, qui est le pays le plus stable ». Il se permet d’aller loin dans les promesses : « c’est maintenant au tour de l’Algérie d’adapter son environnement juridique pour se mettre au diapason des opportunités d’affaires offertes par le partenaire américain ».

Le candidat Ali Benflis et ses soutiens savent désormais ce qu’ils ont à faire. Opposer aux chancelleries diplomatiques des puissances étrangères leur veto à toute visite inopportune et toute tentative d’ingérence en cette veille électorale cruciale pour le pays.

 

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